Reconfiguration

peau de pêche sous
le velours les rides
bleus et blets contre
la caresse
de l'osier
que ferais-je de ces
que ferais-je de ses pensées qui m’assaillent
et se révèlent
illusoire dénotation
cette conne m'ôte l'attention
comme monte la tension
cheveux humides de pluies
épaules nues jambes nues cuisses nues
vastes étendues de peau blanche
encerclant une étroite bande de tissus
noir
comme le crayon soutenant les yeux
comme ce crayon épaissi par l'averse
entre les rayons elle traverse
le supermarché
comme tout le monde
entre une journée de travail et une journée
de travail
elle sillonne
avec insolence à mes yeux
tout naturellement entre les portillons
de son emploi du temps

poids du temps

21 secondes environ
3 pensées d'autres préoccupations
des vies qui ne se croisent pas
qui ne s'effleurent pas même
sorti sans ma liste à commission
rien oublié voilà l'essentiel
reparti dans ma direction
encombré d'une image
de sensations et du trouble
qui se perd les pied dans la couleur
des qualificatifs
des mots qui me viennent
alors que je marche sous la pluie
des yogourts des mouchoirs en papier dans mon sac
entre un jeune Rom assis dans un coin sec
et une pelleteuse mécanique défonçant le trottoir
mais que ferais-je de ses
oui que ferais-je de ces pensées préfabriquées
tout un métier que de les repérer
les décortiquer les dépecer observer les fils
les nœuds les articulations
et chercher sans avoir l'air
une configuration peut-être pas nouvelle
peut-être pas originale
mais comme une fenêtre à ouvrir
aux courants d'airs
à la fraîcheur d'un premier soir d'été
sous la pluie