La grisaille se condense

la grisaille se condense
tombe
ensauvage les sommets
tout est perdu tout
continue
la grande perdition n'est qu'un détail
comme l'Histoire
du point de vue qui m'attire
parce qu'inaccessible
impossible
inhumain comme un repos sans repère

désolé comme une défaite
sous la pluie de décembre

qui es-tu
bulle pédante
emplie de vide poussiéreux
huileux

que comprendre
nul ne saurait avoir raison
les benchmark
dressent les podiums inversés
de l'erreur

la grisaille remonte le fleuve
occupe la vallée
je descend vers la métropole
du temps maussade
de l'hiver humide
sans vigueur ni franchise
puisque l'horizon est encombré
partout sans rêve
ni désirs

là-bas
la menace
l'augure qui boîte
le couvercle céleste

hermétique
mais fissuré
comme un rappel
souviens-toi
la possibilité de la lumière

6 commentaires

#1 : 2011-12-06 @ 09:08
Jeanne a dit :

J'aime la dernière strophe de ton poème, en progression et en ouverture. C'est bien la faille qui laisse filtrer la lumière... même la plus infime brisure est une porte ouverte à la lumière. Mais accepte-t-on toujours cette faille qui vient briser un espace clos et peut-être rassurant? Pourtant, il suffit de peu de lumière pour illuminer un vaste espace sombre et lui donner d'autres dimensions. Reste à attiser cette lumière et sa chaleur, à l'aide d'un rêve ou d'un désir... ou de la promesse d'un meilleur qu'on peut imaginer se profiler...

#2 : 2011-12-06 @ 10:40
Jeanne a dit :

Je me permets encore un tout petit commentaire... Ton texte tourne dans ma tête comme la chanson "Trouble in mind". Le mouvement me semble similaire.
"Trouble in mind, I'm blue
But I won't be blue always,
'Cause the sun's gonna shine
In my backdoor some day."

J'avais souvent entendu cette version de Nina Simone: http://musique.id-libre.org/share/jNZyV et voilà que, par hasard, je tombe sur cette autre version plus personnalisée, plus débordante, de Nina Simone (qui s'appelle Nina's blues), qui me plaît beaucoup aussi: http://musique.id-libre.org/share/uldqP

#3 : 2011-12-06 @ 10:53
Laurence a dit :

Bonjour !
C'est incroyable ! En lisant ta poésie, et au fur et à mesure que je comprenais le chemin vers lequel tu nous emmènes, j'ai pensé à l'image que j'ai faite il y a quelques jours. Et tu as fait un lien vers elle !

Je suis extrêmement honorée d'avoir pu être mêlée à de si belles paroles !

Si le coeur t'en dit, je fais régulièrement ce que j'appelle des duos (rubrique DUO sur mon site) où avec des amis écrivains ou photographes on s'inspire les uns les autres pour mettre face à face et en complicité des textes ou des images.

Une chose est sûre, tes paroles m'inspirent !

#4 : 2011-12-06 @ 13:06
iGor milhit a dit :

D'abord je comprends pas pourquoi tes commentaires ne s'approuvent pas tout seul... Ensuite, il vrai que la version de James Blood Ulmer vaut le détour.
Mais voici ce qu'en dit en.wikipedia.

#5 : 2011-12-06 @ 13:12
iGor milhit a dit :

@toutes

j'étais dans un train
au retour d'un entretien
qui ne s'était pas déroulé de manière terrible
et le train descendait la vallée
dont les sommets étaient pris par les nuages et la neige
alors qu'au loin
un mince espace se dessinait entre les contreforts du jura et le "ciel bas et..."

les idées viennent d'ailleurs
la langue pense à ma/ta place
le monde aussi
c'est comme ça on n'y peut rien

le réseau des réseaux c'est chouette
;-)

#6 : 2011-12-06 @ 13:19
iGor milhit a dit :

pour un duo, why not, mais je suis assez "versatile" question rythme et fiabilité de production... :)

No comment.