Il est des folles.

il est des folles
qui
savent
qui
osent
va savoir peut-être
qu'il est des folles qui n'ont pas le choix
et pourtant elles offrent
au monde qui voulait bien passer par-là
des silences
au beau milieu d'une chanson
comme l'œil
au beau milieu des tempêtes
un instant
qui se prolonge à peine
ça rugit derrière
ça rugit devant
ça rugit partout mais
il est des folles
qui t'inventent des silences
en déséquilibre
la page oscille
un battement de cil
et...
et... ...allez !
le monde que tu as dans le rétroviseur
oublie-le
il est déjà broyé
les poutres d'acier comme des fétus de paille
le béton armé en nuages de poussière
ce monde connu
ce monde immonde
qui te broyait toi
empêtré par des fils des cordes des lianes des liens
il est déjà broyé
brisé éclaté moulu bientôt dissolu
disparu
et...
et... ...allez !
de ces débris par ces ruines de cette poussière
s'envole un oiseau mythique
tout juste aperçu
pas même
mais ce mouvement a ouvert
des pistes des convergences des divergences des croisements
et même des ponts
suspendu
des ponts de vide suspendu dans le vide
tu ne sais pas voler mais tu voles
parce que c'est comme ça parce que tu n'as pas le choix
comme ces folles
qui soufflent des voix comme on souffle du verre
qui sculptent des gestes comme on danse la terre
aux émotions impossibles
aux émotions qui dissimulent leurs noms
entre les lignes
des vieux dictionnaires jaunis
comme ces folles
qui les révèlent sans les dévoiler
qui les libèrent sans les trahir
jamais

jamais !
l'air si sec
figé étouffant brûlure
et...
et... allez !
le vent déploie
des poumons des nuages des
dégradés de gris
des contrastes de la craie à l’anthracite
fleuve de forces anonymes
parce que nous avons perdus la connaissance
de leurs formes
fleuve qui rassemble
tous les confluents
tous les confluents que les étiquettes sécuritaires
voudraient faire croire incompatibles
tous les confluents
dont se nourrissent
par traditions non écrites
par traditions non sues
mais transmises
dont se nourrissent ces folles
par qui se perpétuent
les possibles


respirations

1 commentaire

#1 : 2012-12-15 @ 19:06
Nathanaël a dit :

Il y a un parfum... Alter mondialiste ? Je n'y connais que rien, mais sent la rébellion , la marge, le bord du monde et c'est un parfum que j'aime bien, lu l'article sur la pratique de l'auto-hébergement ..." Ecrire ( ai-je écrit ) c'est s'insulariser dans l'océan des autres", je retrouve ici un mouvement similaire et bien plus profond.
Bien le bonsoir Igor, je dois y aller mais je reviendrai...

No comment.