le soleil a éclaboussé le béton de la tour sur le fond métallisé des nuages la neige a givré la falaise du salève pourtant les petites filles s’embourbent à cause de l’inadvertance des grands-pères et les apparatchiks des marchés chargent en range rover comme des rhinocéros menacés d’extinction j’observe de loin des amas de caractères joue avec des outils dans le vide et goûte le quotidien s’enrouler se dérouler par inertie protégé par un vernis de normalité chèrement acquis par chance par hasard un peu à c’t’heure une imposture trop à l’abri des courants d’air pédaler contre le vent dans le sens contraire de la bise pourquoi insister dans cette direction effort pénible _et_ confortable pourquoi ne pas faire volte-face ou plutôt changer d’angle jusqu’à trouver [le bon plein](https://fr.wikipedia.org/wiki/Allure_(marine)#Le_bon_plein "lien vers l’article wikipedia en français sur l’allure marine concernée") et filer avec douceur ma route sans connaître d’autre repère que mon nord magnétique pendant que l’inconnu court sous la surface chasse les mots comme la truite happe les mouches une pêche miraculeuse s’échappe des filets au-delà du je