Confusion du vendredi soir.


Dark Was the Night, Cold Was the Ground

Il se préparait quelque chose. On avait préparé quelque chose. Quelque chose avait été préparé. Il fut un temps où quelque chose s'était tramé. Presque tout seul, sans qu'une entité tapie dans l'ombre, aussi seule, aussi circonscrite que toute puissante n'y fût pour rien, ou plutôt n'y fût pour tout. Quelque chose s'était installé, avait poussé, là, tout seul, mais non sans l'accord, non sans l'aide de presque tous. Quelque chose d'installé, d'enraciné, devenu notre quotidien. Quelque chose est là, innommable parce que personne ne veut le nommer, parce que nous persistons à utiliser des mots inadaptés. Euphémismes et hyperboles, œillères et lunettes noires. Quelque chose d'inhumain.

Résister. D'abord tenir. Rester debout. Rester assis. Garder sa place. S'adapter. Acquiescer pour ne pas crever. Ne pas crever pour ne pas se soumettre. Et collaborer quand même, malgré soi, d'accord. Résister contre la résistance. Résister contre ces résistances qui rendent la survie difficile. Survivre est indispensable pour imaginer rendre la vie possible. Survivre. Il ne fallait pas donner son accord. Il fallait s'opposer, résister. Ne pas vouloir survivre, mais survivre à. Mais lui survivre. Il fallait. Il faut. D'abord démonter tous les ordres, remonter les désordres, recouvrer les désirs, les reconquérir à l'ennemi, lui ôter les mots de la bouche, lui fermer nos oreilles, reprendre les façades, redéployer les fresques, fondre le plastique dans la rentabilité en fusion, dissoudre les créateurs et les créatifs dans l'art pour l'art. Bricole plutôt!

Dérisoire. Face à la réalité concrète, face à l'horreur tangible et tue, que valent ces mots?


La musique vient de: Corey Harris

No comment.