Éphémère again

L'heure a sonné. Le moment est venu. Depuis longtemps déjà. Maintenant que les bourgeons s'ouvrent, mon fruit est mûr. Se détache de la branche une grappe de flux RSS. Un mur de verdure cache les feuilles de mon quotidien. Un barbu aux cheveux fous répand aux quatres vents les morceaux de mes rituels. Un bouc en flammes réduit en cendres mes tigres de papiers. Mes projets, en rangs serrés, disparaissent dans les boîtes de l'oubli, du plus tard et des peut-êtres.

Se resituer dans le temps de l'éveil, reconduire l'éphémère, sans excès d'illusion. Tenter, surtout, de déchirer le voile de coton de l'habitude, l'anesthésie des routines. Les rituels rêvent de domestiquer l'imprévisible. Ils ne font que chanter une forme devenue stérile. Pourquoi faut-il que la mort m'empêche de vivre ? Rester fidèle aux réflexes qui ont perdu leur fonction est une dépendance. Dont le degré de toxicité évolue, à chacune d'en juger. À l'heure qui est la sienne.

No comment.