En écoutant Damogen Furies

entre deux fichiers .vcf et .gpx
au point de contact de ces mondes
oubliés incontournables, dont les traces
dessinent des historiques dessinent
des historiques des historiques superposés
en surimpression au désespoir de la visualisation
des données incommensurables.

une marche deux marches à la recherche
des doublons des relations à double des
amis à l’identique une marche deux
marche à l’écoute de l’expérience
de la double ou triple langue des
mondes en relation en contact sans équivalence
évoquer le vertige depuis ce sous-sol
aux sédiments intraduisibles.

ta silhouette bleue sur fond bleu
ciel.

un doublon deux doublons, la touche delete et
la découverte de liens mystérieux déliés
des fils sans tension qui ne mènent plus nulle part
des étagères où reposent les livres désormais exclus
du champ de bataille du marché des livres
qui guidaient les pas du lecteur
des livres à la navigation obsolète
aptes à la dérive. mais quelle dérive à la mal
heure des bains de sang chez bachar
voir un dos au nom de hafez.

mais quelle surprise au milieu de ces doublons
de ces fils sans lien voir passer un nom et un
numéro de téléphone que l’on ne composera plus
alors que le lien malgré l’absence de fils
permet la connexion avec le monde de grand-maman.

le monde de grand-maman
et sa correspondance manquante
soudain le réel qui jaillit en silence
un rien un séisme presque apaisé.

ta silhouette bleue sur fond bleu
ciel.

2 commentaires

#1 : 2015-06-01 @ 14:22
Jeanne a dit :

Magnifique texte! C'est beau de constater que les liens invisibles et numériques peuvent ramener à des liens de chair et de sang, plus encore à des liens de cœur et de vie, qui dépassent bien souvent la durée d'une seule vie. Tu devineras que la deuxième strophe me plaît tout particulièrement: j'y vois un peu de Rilke, Benjamin, Jurgenson. ;)

#2 : 2015-06-01 @ 18:22
iGor a dit :

Alors pour Benjamin, je savais pas, comme quoi l'intertextualité est bien construite par la lectrice et le lecteur.

Par contre, il y a un autre thème qui me visitait pendant l'écriture, dont j'ai cherché à éviter les termes. Mais la silhouette bleu sur fond bleu l'évoque...

:)

No comment.